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Rapport sur La situation des migrants subsahariensdans la province de Nador pour l’année 2005r
2006
Introduction :
L’immigration clandestine a connue un développement notable, surtout en direction de la ville de Melilla, la province de Nador a connu en 2003 des opérations de ratissage surtout au niveau des forêts de la province, ces opérations de ratissage ont aboutis en 2003 à l’arrestation de 1881 migrant clandestin, 2004 a connue l’arrestation de 2758 clandestin et 7749 en 2005, ces statistiques sont collectés auprès d’officiels marocain (voir tableau joint).
Ces clandestins ne proviennent pas uniquement de pays subsahariens mais sont issues de 42 pays d’Afrique et d’Asie, comme l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Algérie, la Tunisie et l’Ethiopie. Mais l’immigration issue des pays subsahariens reste la plus importante, notamment d’immigration clandestine issue du Mali, Cameroun, Sénégal, en raison de leur proximité du Maroc, des raisons objectives d’ordre (politique, économique, social et religieuse) explique ces départs.
Ce rapport, constitue un suivi des interventions que connaît le dossier de l’immigration clandestine, ainsi qu’une analyse de la situation des immigrées dans la province de Nador durant l’année 2005, notamment après les dernières événements qui ont constituer un développement remarquable de la gestion du dossiers des clandestins, notamment au niveau de la rupture avec la situation des années précédentes où les clandestines pouvait circuler relativement avec une certaine liberté dans la ville de Nador et les environs pour demander l’aumône, sans qu’il soient systématiquement objet de persécutions sauf dans certains car assez rares.
Mais a partir du dimanche 25 juin 2005, ces choses ont changé, puisqu’en cette date, un grand groupe de clandestins subsahariens, estimé à 500 personnes, a mené une attaque massive sur le grillage séparant Melilla et Nador, et après ce passage selon les déclarations que nous avons accueillis auprès d’un clandestin qui a participé a cette attaque massive, et d’après des déclarations disponible sur un témoignage filmé que l’association PRODEIN à Melilla nous a fournit, ils ont été attaqués par des membres de la garde civile espagnole et des membres de l’armée qui les ont frappés, avant de les mettre au marocains, avec des sommes d’argent.
En plus, les marocains les ont relâchées partir a la forêt dans cette état, et l’organisation MSF (Médecins Sans Frontières) se sont charger de les conduire a l’hôpital hassani de Nador, et ensuite vers l’institut de bien faisances islamique avant qu’ils ne soient refoulés malgré les blessures, vers les frontières Maroco-algérienne par les autorités marocains.
Après ces événements, les clandestines ont été perdues de vue, et se sont cantonnés dans les forêts environnantes, avec un constat de l’augmentation des opérations de ratissage qui ont été accompagnés de violations graves des droits de l’homme, que nous allons énumérer dans ce rapport.
Nous avons suivi avec intérêt les développements que ce dossier a connu, puisque nous avons été présents toujours dans les forêts, pour connaître de prés le déroulements des événements et pour assisté les clandestins moralement et matériellement, nous avons également assisté les agents de presse nationaux et internationaux pour savoir le déroulement des évé nements que nous avons accompagné dans les forêts pour couvrir les événements et pour prendre l’image réel sur le vécu des clandestins, ce travail nous a été utile pour la rédaction de ce rapport, qui ne concerne que la situation des clandestines subsahariens présents dans la province de Nador, qui se base aussi sur des données collecté auprès de l’association PRODEIN à Melilla, qui a jouer un rôle important au service de la cause de ces clandestins sur le plan international.
La situation des migrants da ns les forêts
Les migrants subsahariens sont déployés dans les forêts de la province de Nador, qui constituent pour eux un refuge sûr pour échapper aux arrestations des forces de l’ordre marocain, ou ils vivent dans des conditions dramatiques dans l’attente d’une occasion propice pour passer le grillage séparant la ville de Melilla de la province de Nador.
Leur nombre a diminué de manière significative, depuis les dernières opérations de ratissage, puisque des campements qui rassemblaient 100 personnes et plus, ne contiennes plus de 8 personnes ou moins, les raison de cette diminutions sont de trois ordre :
1 / les arrestations effectuées par les forces de l’ordre durant les opérations de ratissages dans les forêts et dans les ruelles où ils se rassemblent.
2/ plusieurs d’entre eux se sont rendus aux forces de l’ordre dans l’espoir de se faire rapatrier chez eux par avions.
3 / leur retour vers l’Algérie dans la crainte de l’arrivée de l’hiver, notamment les femmes qui ont quitté massivement la région.
En plus des conditions atmosphériques difficiles, il existe un problème important relatif au manque des ressources en eau et en nourriture, les migrants comptaient pour la procuration des ressources alimentaire sur l’argent de l’aumône ou sur les aides qu’ils reçoivent des riverains, et des aides acheminés par les ONG étrangères, chose qui est plutôt rare. En l’absence de ces trois moyennes ils sont obligés de s’alimenter de la décharge publique.
Mais à cause des menaces émanant des autorités envers les riverains, les migrants ont trouvé plus de difficultés pour s’alimenter en eau potable, ce qui les oblige à parcourir des distances importantes pour pouv oir s’alimenter.
Les violations commises par l’Etat :
La gestion du dossier de l’immigration a connu certain nombre de violations, et ceci en commençant par les opérations de ratissage en passant par les détentions et en finissant par le refoulement, puisque le non respect de la loi était une caractéristique fondamentale dans la gestion de ce dossier.
Il est certain qu’un grand nombre de violations était dû a l’intervention personnel des exécutants, qui ont préféré ne pas prendre compte des instructions, nous pouvons résumer ces violations comme suit :
Première étape :
Bien que les autorités marocaines, organisent de temps a l’autre des grandes opérations de ratissage , il n’empêche que d’autre compagnes d’un autre genre sont organisées par des petits groupes des forces de l’ordre, constitués généralement de quelques éléments qui se dirigent vers les migrants pour leur imposer un chantage financier, en imposant des redevances en change de ne pas les inquiéter, et dans certain cas ils procèdent a isoler des femmes migrantes pour ensuite les harceler sexuellement par des membres des forces de l’ordre. Un cas de viol a été enregistré, perpétré par les forces de l’ordre sur une femme migrante d’origine subsaharienne.
Deuxième étape :
Normalement lorsque les clandestins réussissent à franchir le grillage, et en cas d’arrestation par les gardes civiles espagnole, la procédure stipule qu’ils doivent être conduits au poste de police pour enquête et ensuite vers le centre d’accueil des immigrées de Melilla. Mais dans un grand nombre de cas cette procédure n’est pas respecter, les membres de la garde civile ouvrent les portes du grillage pour livrer les clandestins sans même transporter les blessés a l’hôpital, ce transfert ce fait moyennant 5 à 20 euro pour les situations normales et 50 à 60 euro pour les clandestins blessés, et des fois même on leur donnant seulement une paquet de cigarette.
Troisième étape :
Lorsque les clandestins sont livrés aux forces de l’ordre marocaines, ils sont fouillés et dépouillés de leurs biens, (montre, téléphone portable, argent,...) et reçoivent des coups de matraques au niveau des coudes de mains et de pieds, et la tête, et sont abandonnées le plus part du temps en cas d’arrestation pour de toute la journée sans eau ni nourriture et il leur est demandé souvent de se procurer de l’argent pour l’achat de l’eau et de la nourriture.
Souvent les clandestins ne sont pas conduits en geôle, et se voient enlever leurs chaussures et poussés à courir pieds nus dans la forêt, le même procédé est utilisé par les espagnoles qui enlèvent les chaussures et une partie des vêtemen ts avant de les laisser partir.
Quatrième étape :
Après arrestations, les clandestins sont conduits ou poste de police princ ipale de Nador, et sont ensuite conduits en bus vers la frontière Maroco-algérienne prés d’Oujda, où ils sont abandonnées y compris les femmes enceintes, les blessés, les malades et les mineurs.
Le nombre des migrants morts :
La déterminat ion d’un nombre exact des migrants morts est très difficile du fait qu’un certain nombre de décès est due aux maladies et à d’autres causes inconnues.
Il arrive que les migrants qui décèdent dans les forêts sont enterrés par leurs camarades en silence et dans une grande discrétion y compris vis-à-vis d’autres migrants ou vis-à-vis de la presse ou les ONG qui les visitent.
Le responsable de la morgue de l’hôpital hasani à Nador nous a déclarer que le seul mort enregistré officiellement en cette année est celui du camerounais Akabang Joseph Abunaw.
Ainsi, la détermination du nombre de morts enregistrées jusqu’à l’heure concerne les migrants tués par les forces de l’ordre marocains et espagnoles qui s’élevé à 17 tués au moins dans Melilla et N ador, et qui se présente comme suit :
Lundi 29 Août :
Après la réussite de la tentative de passage d’un groupe de clandestins constitué de 300 personnes la garde civile espagnole a encerclée ce groupe et ont commencé à les matraquer, un camerounais qui s’appel Akabang Joseph Abuna ( né le 04/06/1974 a Kuba au Cameroun ) à reçu des coups provenant d’un membre de la garde civile a l’aide de la crosse de son fusil, entre la tête et le cou, et au niveau de du foie ce qui provoqué une hémorragie interne au niveau du foie.
Un autre congolais à également reçu des coups de la même violence ce qui à provoqué des blessures graves.
Après avoir été remis aux forces de l’ordre marocain, il a été procédé à l’arrestation d’un groupe, et au transport du migrant de nationalité congolaise à l’hôpital hasani de Nador, où il est mort des suites de ces blessures.
Un autre groupe a été relâché prés de la forêt et qui contenait le camerounais cité en haut, où il est mort des suites de ces blessures, avant qu’il ne soit transporté à la morgue de Nador suite aux pressions des ONG espagnoles.
Dés la réception de ces informations nous sommes déplacés à l’hôpital, notamment au service de traumatologie, où nous avons vu deux migrants subsahariens avec des fractures au niveau des bra s, nous avons demandé des informations a l’infirmier qui les soignait, celui-ci nous a déclaré : « il s’agit d’un groupe de quatre personne ont entrés à l’hôpital le mardi 29 août, deux sont tuées par la garde civil espagnole et deux autre ont été tabassés avant qu’il ne les livrent aux autorités marocaines ».
L’un des migrants rencontrés a l’hôpital s’appel Koni Aissa du Burkina-Faso âgé de 21 ans admis a l’hôpital sous le N° 10945 souffrant d’une fracture au niveau du bras gauche et le second s’appel Taraori Youssef du Ghana âgé de 22 ans admis sous le N° 10944, ce dernier a subi une intervention chirurgicale au niveau du bras droit, suite à une fracture.
En ce qui concerne les deux migrants morts, l’infirmier nous a déclaré que leurs cadavres se trouvent dans la morgue de l’hôpital, les mêmes déclarations nous ont été confirmé par le gardien de la morgue, avant qu’ils changent leurs déclarations le jour suivant, cet enquête a été faite en présence du représentant de l’AFP Mr. Abdelfattah Fakahani.
Mais les autorités marocaines ne reconnaissent pas la mort du migrant de nationalité congolaise, le cadavre du camerounais mort a été rapatrie chez lui grâce au soutien de l’association PRODEIN et ARDH et l’association islamique de Melilla et ONG unipaz, avec la coopération du tribunal d’appel de Nador qui a joué un grand rôle, notamment le procureure général Mr. Ahmed Rachdi et son équipe qui ont facilité les procédures contrairement aux autres services de l’Etat qui n’ont fait aucun effort, au contraire ils ont fait preuve d’une routine administrative et d’un manque d’intérêt déplorables.
L’avocat Mr. Mhamed Zian à fournis un effort considérable que ce soit au niveau moral et matériel.
Lundi 12 septembre :
La mort d’un migrant subsaharien a l’hôpital de Melilla, après son admission dans un état grave, suite a des blessures produites lors d’une tentative d’attaque massive du grillage de 200 migrants le jeudi 8 septembre.
Jeudi 15 septembre :
Un migrant subsaharien à reçu une balle en caoutchouc tirée par un membre des gardes civiles espagnole, le migrant a été touché au niveau du cou, il est mort suite à cette balle.
Un autre migrant du Mali qui à essayé d’échapper aux forces de l’ordre marocaine, à fait une chute qui lui a causé des blessures graves qui ont causé sa mort.
Mercredi 5 octobre :
Vers 21h30 GMT, deux cadavres de migrants subsahariens ont été retrouvées dans un camp des autorités marocaines Rastro Gordo, un cadavre été entouré d’une couverture et le second retrouvé étouffé.
Septembre ou octobre :
Une embarcation arraisonnée par la garde civile espagnole a connue la mort d’un malien et deux nigériens, un survivent de nationalité nigériennes à déclaré a ses camarades dans la forêt que les membres de la garde civile espagnole les ont jeté en pleine mer.
Octobre ou nvembre :
Un cadavre d’un migrant subsaharien a été transporté dans une ambulance au cimetière de taouima à Nador.
Le rôle de l’hôpital hasani durant les événements :
Avant les développements qu’a connu la province, il n y avait aucun obstacle devant le déplacement des journalistes pour couvrir la situation des migrants, MSF pouvait entrer à l’hôpital et soigner le blessés.
Mais après la mort du camerounais Akabang Joseph Abunaw, le lundi 29 Août, les choses ont radicalement changés, notamment après un rapport publié par la presse national évoquant la présence de deux cadavres dans la morgue de l’hôpital en plus d’un article de l’AFP.
Suite à cela la province de Nador a donné des instructions aux responsables de l’hôpital d’interdire l’accès aux journalistes notamment les représentants de la presse internationale, et aussi interdire l’accès aux ONG, même MSF ont subit l’instruction et des responsables ont refusé les aides données par MSF.
Aucun enregistrement des cadavres ne fut consigné dans le registre de l’hôpita l, mis à port celui du camerounais.
Les migrants et la criminalité :
La province de Nador à connu de grandes compagnes de désinformations et de rumeurs après le déclenchement des opérations de ratissage, des rumeurs parlant de crimes s’aur aient commis les migrants à l’encontre des habitants marocains, notamment ceux qui vivent à proximité des forêts.
L’une des rumeurs parle du viol d’une femme marocaine muette par les migrants, en plus d’une autre sur le meurtre d’un jeune marocain par un migrant avec un couteau ainsi que plusieurs d’autres sur les violations de domiciles et des vols toujours commis par des migrants à l’encontre des marocains.
Ces rumeurs visent de légitimation de la violence exercée par les forces de l’ordre marocaine, mais constituent aussi un moyen pour l’ancrage du fiel dans le cœur des marocains vis-à-vis des subsahariens pour empêcher les réactions de solidarité et de compassion avec les migrants de la part des marocaines.
Nous avons demandé aux marocains qui vivent à proximité des forêts leurs opinion sur les migrants et ont tous répondus qu’ils sont très gentilles et pacifiques.
Mais après les événeme nts dernières, nous avons constaté que ces opinions ont changé, même parmi les voisins qui ont déclaré que les migrants sont agressifs et qu’ils volent et violent des femmes, mais aucun témoin ne s’est manifesté et ont tous déclarer que ce sont des choses qu’ils ont entendu dire, la même remarque à été faite par l’association PRODEIN à Melilla.
La position des organisations civiles et politiques locales :
Une absence totale de ces organisations a été enregistrée durant les événements, que ce soit sur le plan local régional ou national, mis a part le réseau des associations du nord du Maroc pour le développement et la solidarité, qui ont envoyé deux militants en compagnie de l’association des droits de l’homme en Andalousie, qui ont fourni une aide financière, et on les a données des informations sur les violations exercées par les autorités.
La couverture médiatique nationale des événements :
L’absence d’une couverture sur le terrain de ces événements mis à part les journaux AL AHDAT AL MAGHRIBIA et LE JOURNAL HEBEDOMADAIRE, qui ont suivi les événements à Nador et à Melilla.
En ce qui concerne les deux chaines de télévision nationale ils ont fait une couverture partisane et ont montré les images décidés par les autorités qui les ont accompagnés sur terrain.
Alors que la presse internationale était présente, et malgré les difficultés avec les autorités ont assuré une bonne couverture objective des événements et ont été accusés par les autorités marocaines de « travailler contre les intérêts du Maroc » déclare un Pacha du Nador.
Les conséquences de la gestion marocaine du dossier de l’immigration :
L’une des conséquences inattendues fut le développement d’un traitement de faits divers, vers un traitement politique qui aborde la souveraineté du Maroc sur Melilla, ce qui embarrasse les autorités marocaines, non seulement vis-à-vis de l’opinion publique nationale mais aussi vis-à-vis de l’Espagne, notamment au niveau des mesures sécuritaires prise autour de la frontière qui ont donné l’impression que le Maroc protège un territoire qu’il considère comme espagnole.
Avec les événements, les autorités espagnoles ont entamé la construction d’un troisième grillage prés de Beni Ansar à Nador, ils ont été empêchés par les autorités marocaines, qui ont interdit aux techniciens et ouvriers de continuer les travaux dans la zone de Molares dépendant de la commune de Beni Ansar.
Ce qui a poussé le gouverneur de Melilla Mr. Juan José Imbroda a exposé devant le ministre des affaires étrangères l’interdiction subit par les techniciens espagnoles pour la construction du 3 éme grillage en demandant au gouvernement espagnol de couper les aides économiques au Maroc, qui empêche la réalisation de travaux sur un territoire « occupé par les forces de l’ordre marocaines », et a dénoncé les tentatives marocaines pour annexer la ville de Melilla.
Du côté marocain aucune réaction n’a été relevée ni par la presse, ni par les parties politiques ou par les organisations de la société civile.
Les tentatives marocaines avaient entamé la construction d’un fossé de 3 mètres de profondeur et d’un mètre et demi de largeur, après avoir coupé un grand nombre d’arbres de la forêt prés du grillage, après les réactions de quelques organisations marocaines et étrangères qui ont averti aux conséquences politiques de ces travaux par rapport à la reconnaissance de la souveraineté espagnole sur Melilla.
Rapport établi par Alkhayari Chakib
Nador